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Sa thèse, soutenue en 2024 à l’université de la Polynésie française, porte sur l’évaluation du potentiel de la climatisation par eau de mer profonde (SWAC) à l’échelle des bâtiments et des territoires. Elle combine mesures expérimentales, modélisation numérique et optimisation énergétique, en intégrant le couplage avec le bâtiment.
L’objectif était d’explorer le potentiel du SWAC comme une alternative efficace aux systèmes de climatisation conventionnels à compression de vapeur, applicable aux zones côtières. Cette thèse combine plusieurs approches.
• Approche expérimentale : l’analyse de l’installation de Tetiaroa a permis de mesurer les performances du SWAC sur une longue période, en conditions réelles, tout en apportant des éléments de validation pour le modèle numérique développé.
• Approche par modélisation : un modèle numérique a été élaboré pour simuler le comportement de l’installation. Une fois validé, ce modèle a permis de réaliser des analyses de sensibilité afin d’identifier puis d’optimiser les paramètres influant sur la performance énergétique et le confort thermique au sein du bâtiment.
• Approche du potentiel global : une cartographie mondiale a été réalisée pour identifier les zones géographiques propices au déploiement du SWAC, en fonction de l’accessibilité à l’eau de mer profonde.
J’ai sollicité l’ADEME car elle représente un acteur clé de la transition écologique en France, mais aussi dans les territoires d’outre-mer, qui sont des laboratoires à ciel ouvert pour expérimenter des solutions adaptées aux enjeux climatiques, énergétiques et environnementaux. De plus, l’ADEME en Polynésie française était déjà impliquée sur ce sujet avant de financer ma thèse.
J’ai pu bénéficier de l’accompagnement de Norbert Bommensatt, référent ADEME sur ma thèse. Son expertise et ses retours réguliers ont enrichi ma réflexion et m’ont permis de confronter mes analyses à une vision plus opérationnelle et stratégique. Cette collaboration a également renforcé la portée de mes travaux en leur offrant une visibilité en lien direct avec les enjeux de transition écologique portés par l’ADEME.
Les résultats ont été valorisés dans plusieurs articles de revues scientifiques et lors de conférences nationales et internationales. Une sensibilisation du grand public a été réalisée via la Fête de la Science et une participation au concours « Ma thèse en 180 secondes » m’a permis d’obtenir le 2e prix du jury de l’université de la Polynésie française, en 2022.
Les perspectives de cette thèse ont pris la forme de deux projets de recherche : OPTISWAC, financé par l’AAP ADEME Énergie durable et MAEVA, financé par l’ANR. Le potentiel d’hybridation de la technologie SWAC avec d’autres systèmes y sera étudié, que cela soit pour la production de froid (stockage sensible ou latent, groupes froids conventionnels refroidis par eau de mer), la production d’électricité (Énergie thermique des mers) ou la production de nourriture (aquaculture), afin de valoriser le rejet d’eau de mer issu du SWAC. Les travaux de cette thèse seront également valorisés dans le cadre de l’Annexe 97 de l’Agence internationale de l’énergie intitulée Sustainable Cooling in Cities.